Nous avons de précieux Savoir-Faire représentés sur l’Avenue du Mont-Royal et nous allons vous les présenter à travers une nouvelle série d’articles. Nous sommes allées à la rencontre de nos artisans : un cordonnier, un encadreur, un coiffeur, un tailleur et un couple de joaillers, tous talentueux et passionnés par leur métier.

Aujourd’hui nous allons vous présenter le métier de joaillier avec Sandra Ulloa et Claudio Rojas, propriétaires de la boutique Rutrafe Joailliers, située au 365 ave Mont-Royal Est.

Sandra et Claudio sont musiciens depuis toujours, la musique fait partie de leur vie et c’est très naturellement qu’ils sont devenus artisans, en suivant leur désir de création. La créativité fait partie de leur nature et de leur philosophie de vie. Originaires du Chili, ils ont étudié l’orfèvrerie et ont appris à travailler le cuivre de façon très traditionnelle. Ils sont arrivés au Canada en 2001 et ont suivi en 2003 un cours à l’École de Joaillerie de Montréal. Ça leur a permis de mélanger leurs connaissances et de développer leur propre marque de bijoux. Ils sont passionnés des pierres et ils sont très heureux de travailler avec les cadeaux de la Mère Terre. Pour eux, la joaillerie ce n’est pas seulement pour la beauté extérieure, mais ça reflète aussi l’âme d’une personne, et chaque bijou porte une signification.

Être accepté comme un membre du conseil des Métiers d’Arts du Québec a été un moment important dans leur parcours. Ils sont membres depuis 2020 et c’est pour eux une très belle reconnaissance, qui montre leur professionnalisme et leur investissement. C’est également la première fois qu’ils sont propriétaires d’une boutique, et ils vont bientôt fêter leur 1 an ! Avant d’avoir leur espace, ils vendaient leurs produits sur des salons. Ouvrir la boutique est un projet qu’ils ont pris le temps de construire, ils y ont beaucoup réfléchi (leurs enfants sont grands maintenant, mais ils craignent surtout de ne pas avoir assez de temps à leur consacrer). Ils ont suivi une formation à l’École des entrepreneurs du Québec où ils ont réalisé leur plan d’affaires.

Pour le moment ils n’ont pas encore d’employés, ils prennent leurs marques et découvrent le rythme de la boutique. Ils souhaiteraient trouver une personne pour les aider, car tous les produits de la boutique sont réalisés sur place, dans leur atelier : une personne qui pourrait être aide-joailler, par exemple, et qui pourrait se joindre à l'équipe pour aider à la production.

On se demande souvent si l’artisanat c’est une passion ou bien un métier. Et bien pour Sandra, c’est une passion qui devient un métier. Parfois ce n’est pas facile d’être indépendant, et il y a des hauts et des bas, mais Claudio et Sandra assument la responsabilité et la pression. C’est un couple très motivé, ils voient la vie d’une façon très optimiste et ils n’ont pas eu peur d’ouvrir une boutique malgré la pandémie. Ils croient en leur projet. En tant que musiciens professionnels, ils sont aussi reconnus et ont participé à plusieurs festivals. Leur groupe a été sélectionné pour plusieurs prix de musique et leur a permis de bien connaitre la vie d’artiste qui est ponctuée d’instabilités.

« La création, ça fait partie de nous »

Dans la boutique, vous pouvez trouver de nombreuses collections et styles de bijoux différents. Autant des bijoux minimalistes que d’autres, plus inspirés de la Mère Terre et de la nature. Ils aiment réaliser des pièces sur commande également. Vous pouvez aussi trouver certains produits que Claudio et Sandra ont commencé à réaliser lorsqu’ils avaient 20 ans. Des objets sculptés, fonctionnels et qu’ils ont choisi de garder en souvenir à la boutique, ils sont témoins de leur début dans le fait main. Ils emportent ces objets lors de salons spécifiques comme le Salon de la Passion Médiévale.

Les matériaux que les deux joaillers utilisent sont l’argent sterling, des pierres semi-précieuses et des pierres précieuses. Les cristaux et les pierres sont vraiment les matériaux les plus importants pour eux. Ils sont équipés de machines pour faire le polissage des pierres eux-mêmes. Grâce au club de minéralogie de Montréal, ils ont accès à des fournisseurs qui importent des pierres de différents pays, dont des pierres déjà prêtes à travailler.

Pour Sandra et Claudio, c’est important que les pierres soient extraites de façon éthique, ça fait partie de leurs valeurs. Il faut savoir que dans le monde, il y a des endroits où les mines ne sont pas accessibles toute l’année. Par exemple au Chili, dans les mines de Lapis Lazuli, les ouvriers ne travaillent pas en hiver, car la neige empêche l’accès aux mines qui se trouvent principalement en montagne. La vente de ces pierres est également règlementée sur la quantité. L’inspiration de Sandra et Claudio vient principalement de la nature, de l’univers, de notre planète Terre, des fleurs, des plantes …