Latrompette Studio
Portrait de nos Savoir-Faire : la coiffure naturelle
Nous avons de précieux Savoir-Faire représentés sur l’Avenue du Mont-Royal et nous allons vous les présenter à travers une nouvelle série d’articles. Nous sommes allées à la rencontre de nos artisans : un cordonnier, un encadreur, un coiffeur, un tailleur et un couple de joailliers, tous talentueux et passionnés par leur métier.
Aujourd’hui nous allons vous présenter le métier de coiffeur avec Vincent Bonhomme, propriétaire du salon Jardin d’Art et de Coiffure, situé au 175 ave Mont-Royal Est. Vincent n’aborde pas la coiffure comme les autres puisqu’il a choisi d’utiliser uniquement des soins et cosmétiques naturels et des colorations 100% végétales.
Dans la coiffure, il y a deux côtés à prendre en compte. Le côté commercial, mais aussi le côté artisanal, qui correspond au savoir-faire, à la technique et aussi au relationnel qui est une partie importante de l’échange avec les clients. Ce deuxième aspect est inscrit dans un engagement, dans l’amour du métier, ça reflète la passion d’une vie. Comme l’explique Vincent, au Jardin d’Art et de Coiffure, les coiffeurs ont un deuxième métier, des compétences précieuses de coloration végétale. Les produits utilisés au salon sont rares et leur utilisation précise, c’est vraiment une technique et une approche qui nécessite un apprentissage à part entière.
Cela fait 35 ans que Vincent est coiffeur et maintenant 8 ans qu’il a décidé de se convertir au végétal et produits naturels. Il utilise les produits de la marque Marcapar, des complexes aromatiques, qui sont des synergies d’huiles végétales et d’huiles essentielles, qu’on utilise principalement pour le soin des cuirs chevelus. Il utilise aussi beaucoup ces huiles dans les produits coiffants et les produits hydratants, comme des masques.
Le salon est présent sur l’Avenue depuis 14 ans. Quand Vincent l’a ouvert, il souhaitait vraiment lui donner une orientation verte, une orientation plus écologique. Quelques années de recherche ont été nécessaires pour trouver des produits moins agressifs, moins forts, que les produits de coiffure chimique traditionnels. Quand il a découvert l’entreprise Marcapar, une entreprise qui a ouvert le marché de la teinture végétale il y a 30 ans, il s’est engagé complètement. Cette entreprise, à la tête du marché, a une belle notoriété, mais surtout de très bons produits. Ils utilisent des plantes saines et cultivées par des herboristes attentifs. Ils ont leur propre production d’indigo en Guadeloupe. Marcapar à collaboré avec la Chambre d’Agriculture de Marie-Galante pour réinvestir des terres en jachère depuis plusieurs années. Ce qui leur donne, en plus de leur expérience, une matière première de grande qualité.
Vincent travaille avec une trentaine de plantes environ qui permettent d’obtenir des tonalités très précises et une grande variété de teintes. Il y a un petit côté alchimiste à tout ce travail de préparation, des quantités vraiment précises à respecter, comme de vrais cuisiniers du cheveu ! Il travaille avec des décoctions de betterave et d’hibiscus, et utilise des fouets et des spatules pour réaliser ses mélanges. Certaines plantes ne peuvent pas être mélangées ensemble, car elles se neutralisent. Une grande place est tout de même laissée à la créativité, tout n'est pas rigide ni statique car il y a plusieurs façons d’arriver à un résultat. Il n’y a pas de plantes en particulier que Vincent affectionne le plus, car elles sont toutes complémentaires. Lorsqu’une formule correspond bien à une cliente, après avoir réalisé un diagnostic, elle est précieusement notée, pour que Vincent soit capable de reproduire ou modifier cette recette lors de la prochaine visite de la cliente.
Le passage aux produits naturels c’est fait progressivement. Le coiffeur avait au départ une clientèle de coloration chimique et il n’a pas cherché à convertir ses clients satisfaits par un produit, mais plutôt à laisser sa clientèle se renouveler progressivement, en s’adressant à des personnes en demande de solutions naturelles et végétales pour leurs cheveux. Vincent c’est aperçu que beaucoup de personnes cherchaient cette solution pour couvrir des cheveux blancs, mais aussi des personnes plus jeunes qui sont déjà sensibles aux options végétales dans leur alimentation par exemple. C’est moderne, dans l’air du temps, de souhaiter des alternatives végétales et naturelles pour nos soins corporels. En se lançant dans cette transition végétale, Vincent étais 100% convaincu qu’il allait trouver sa clientèle. Tous les métiers évoluent.
‘’En me lançant dans cette transition végétale, j’étais 100% convaincu que j’allais trouver ma clientèle.’’ Vincent
Pour Vincent, la passion permet de s’engager pleinement. C’est important pour lui de la persévérer dans son métier, ça permet vraiment de se perfectionner et d’être toujours en progression. On devient capable d’offrir toujours de nouvelles choses et d’évoluer. C’est important de résister à la peur du changement et de ne pas hésiter à évoluer. Ça lui donne beaucoup de motivation et d’énergie d’innover. Ce qui fait la richesse d’un métier pour Vincent, c’est de proposer au consommateur une diversité de choix. L’option végétale, c’est une complémentarité, une alternative à la coloration chimique. Actuellement l’offre est insuffisante par rapport à la demande et de l’aide serait bienvenue. L’appel est lancé.